11 fautes d'orthographes à absolument éviter

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La langue française est réputée pour sa difficulté, mais certaines erreurs peuvent être évitées. Voici 10 astuces pour faire moins de fautes d’orthographes.

Les étrangers qui apprennent le français se plaignent souvent de la difficulté de la langue française, que ce soit les mots, la grammaire, la conjugaison ou les accords. Et il faut dire que les règles sont nombreuses, et les exceptions à la règle multiples. Et c’est encore pire à l’écrit. Mais certaines erreurs peuvent être évitées grâce à ces 10 astuces pour faire moins de fautes d’orthographes. D’ailleurs, le mot orthographe vient du latin «orthographía» composé de «orthós» qui veut dire «correct» et «gráphein» qui veut dire «écrire» : il s’agit donc de la manière correcte d’écrire les mots.

On différencie l’orthographe lexicale, qui désigne l’écriture du mot, et l’orthographe grammaticale, qui correspond à l’écriture du mot dans une phrase. Les règle suivantes concernent majoritairement les fautes de grammaire plutôt que les fautes lexicales, sauf la première. Utiliser un correcteur orthographique permet de limiter les fautes d’orthographes à l’écrit, que ce soit pour le texte d’un mémoire, pour un mail ou une lettre, ou même pour un sms. Seulement si les correcteurs repèrent aisément les fautes lexicales, ils sont moins efficaces sur les fautes grammaticales. D’où l’importance de connaître les règles de base comme l’accord des participes passés ou la conjugaison du conditionnel et du futur. À (re)découvrir.

Règle d’orthographe n°1 pour éviter les erreurs : les mots invariables

Comme les verbes irréguliers en anglais, que les élèves apprennent par coeur, la liste des mots invariables en français doit simplement être apprise. D’autant plus qu’il s’agit pour beaucoup de petits mots de liaison souvent utilisés dans les textes comme les e-mails ou les sms : les connaître permet donc d’éviter les erreurs. Ils se divisent en cinq catégories :

- Les prépositions : à, de, en, pour, dans, chez, avec, sans, sous, sur, malgré (toujours sans s), entre, au-dessus, au-dessous, avant, après, derrière, devant, depuis, sauf, pendant, vers, etc.

- Les adverbes : bien, vite, gentiment, hier, demain, autrefois, quelquefois, ici, là, dehors, dessous, dedans, beaucoup, peu, moins, plus, trop, oui, si, aussi, certainement, vraiment, etc.

- Les conjonctions de coordination : mais, ou, et, donc, or, ni, car.

Astuce mnémotechnique : pour se souvenir des conjonctions de coordination, il suffit de retenir la phrase «Mais où est donc Ornicar ?»

- Les conjonctions de subordination : que, quand, lorsque, si, comme, puisque, bien que, etc.

- Les interjections : aie, zut, prit, hélas, ah, mince, ouf, etc.

Règle d’orthographe n°2 pour éviter les erreurs : «à» ou «a»

La préposition «à» et le verbe avoir conjugué à la troisième personne du singulier («a») sont des homophones : c’est-à-dire qu’ils se prononcent pareil mais ne s’écrivent pas pareil. Pour ne pas les confondre à l’écrit dans un texte, il suffit de passer à la phrase à l’imparfait, on saura ainsi s’il s’agit de la préposition ou du verbe avoir.
Exemple : il a mal à la tête (il avait mal à la tête)

Règle d’orthographe n°3 pour éviter les erreurs : «ça» ou «sa»

Autres homophones à distinguer pour ne pas faire de faute d’orthographe à l’écrit dans un texte : «sa», «ça» et «se», «ce».

- «ça» ou «sa» : «ça» est un prénom démonstratif, il peut se remplacer par «cela». «Sa» est un adjectif possessif et peut se remplacer par «la sienne», «les siens» ou «ses».

Exemple : ça me vexe (cela me vexe) / c’est sa voiture (c’est la sienne)

À noter : il existe aussi «çà», adverbe de lieu que l’on ne retrouve de nos jours que dans l’expression «çà et là».

- «ce» ou «se» : «ce» est un pronom démonstratif, c’est-à-dire qu’il désigne quelque chose (et peut être remplacé par «mon», «ta», «votre»), tandis que «se» se place avant un verbe pronominal.

Exemple : ce crayon m’appartient / il se croit tout permis

- «ces», «ses», «c’est» ou «s’est» : «ces» est un pronom démonstratif pluriel et peut être remplacé par «ceux-la», «ses» est un adjectif possessif et peu être remplacé par «les siens», «c’est» peut être remplacé par «cela est» tandis que «s’est» est un verbe pronominal conjugué.

Exemple : ces crayons sont à moi / il dessine avec ses crayons / c’est de ma faute / il s’est cassé la jambe

Règle d’orthographe n°4 pour éviter les erreurs : les (autres) homonymes

Il existe de nombreux autres homonymes à différencier pour ne pas faire d’erreurs dans un texte. Voice les plus couramment utilisé :

- «et», «est» ou «es» : le premier est une conjonction de coordination, les deux autres sont des formes du verbe «être».

Exemple : J’aime les chats et les chiens / Le chat est doux / Tu es fan de chiens

- «la» ou «là» : «la» est un déterminant ou un pronom, «là» est un adverbe de lieux.

Exemple : la belle fleur / la fleur est là

- «mais» ou «mes» : le premier est une conjonction de coordination, le deuxième est un déterminant possessifs.

Exemple : j’aime les chiens mais je préfère le chat / mes chats sont beaux

- «on» ou «ont» : le premier est un pronom personnel, le deuxième une forme conjugué du verbe avoir (pour les différencier, il suffit de remplacer par il, si la phrase est correcte, c’est «on»).
Exemple : on a faim / ils ont faim

- «quand» ou «quant» : «quand» est un adverbe interrogatif ou une conjonction de subordination, tandis que «quant» est une locution.

Exemple : quand viens-tu ? / quant à moi, je ne viens pas

- « quelque » ou « quel que » :«quelque» se place devant un nom tandis que «quel que» est employé devant un verbe.

Exemple : quelques informations / quel que soit le contexte

- «tant» ou «temps» : le premier est un adverbe de quantité, le deuxième est relatif à la météo ou au temps qui passe

Exemple : j’ai tant de choses à faire / j’ai le temps de faire plein de choses

Règle d’orthographe n°5 pour éviter les erreurs : les chiffres

- Les invariables : «Un» et «mille» sont invariables, c’est-à-dire qu’ils ne s’accordent jamais.

Exemple : on parle des Contes des mille et une nuits.

- Les (très) variables : «Vingt» et «cent» s’accordent uniquement s’ils sont multipliés et s’ils ne sont pas suivie d’un autre nombre.

Exemple : on écrit «quatre-vingts» ou «trois-cents» mais «quatre-vingt-deux» ou «trois-cent-trente».

- Le chiffre «zéro» s’accorde, c’est-à-dire qu’il prend un s au pluriel.

Règle d’orthographe n°6 pour éviter les erreurs : les couleurs

- La règle : un adjectif de couleur s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte, sauf pour les adjectifs de couleur composés.

Exemple : une rose rouge / deux roses rouges / des roses rouge clair

- L’exception : un adjectif de couleur qui est aussi le nom d’une chose est invariable.

Exemple : un manteau orange / des manteaux oranges

- L’exception de l’exception : mauve, pourpre, fauve, écarlate et rose (qui se rapportent pourtant à des noms) s’accordent.

Règle d’orthographe n°7 pour éviter les erreurs : l’accord du participe passé

- Sans verbe : le participe passé employé sans verbe conjugué se comporte comme un adjectif et s’accorde en genre et en nombre avec le mot auquel il se rapporte.

Exemple : le courrier arrivé ce matin / la lettre arrivée ce matin

- Être : le participe passé conjugué avec l’auxiliaire «être» s’accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe.

Exemple : il est invité à la soirée / elle est invitée à la soirée / elles sont invitées à la soirée

- Avoir : avec l’auxiliaire «avoir», c’est un petit peu compliqué : le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le complément d’objet direct (COD) du verbe si celui-ci précède.

Exemple : hier, j’ai reçu une lettre / la lettre que j’ai reçue hier

- Les verbes pronominaux : en l'absence d'un complément d'objet direct (COD) autre que le pronom réfléchi, le participe passé des verbes pronominaux s'accorde avec le sujet à condition que le pronom réfléchi ne soit pas complément d'objet indirect (COI). S'il existe un complément d'objet direct autre que le pronom réfléchi, le participe passé s'accorde avec celui-ci à condition qu'il précède le participe.

Exemple : ils se sont évadés (COD) / elles se sont parlés (COI) / elle s’est acheté une belle robe / la robe qu’elle s’est achetée est belle

- Les exceptions : le participe passé des verbes se rire de, se plaire, se déplaire, se complaire et se succéder reste toujours invariable, et le participe suivi d'un infinitif demande l'accord en genre et en nombre avec le complément d'objet direct si celui-ci fait l'action exprimée par l'infinitif (sauf pour le participe passé de faire devant un infinitif, toujours invariable.

Règle d’orthographe n°8 pour éviter les erreurs : le futur et le conditionnel

Il ne faut pas confondre le futur et le conditionnel, notamment pour la conjugaison des verbes à la première personne du singulier. Si l’on exprime un souhait, une possibilité, une hypothèse, il s’agit du conditionnel, et il faudra mettre un «s». Si on évoque des évènements à venir, des évènements certains, il s’agit du futur, et il n’y aura donc pas de «s».

Exemple : j’aimerais être en vacances (conditionnel) / j’aimerai mon enfant (futur)

Astuce : pour différencier le futur et le conditionnel, il suffit de remplacer le sujet singulier par nous.

Exemple : nous aimerions être en vacances (conditionnel) / nous aimerons notre enfant (futur).

Règle d’orthographe n°9 pour éviter les erreurs : l’accord dans le groupe nominal


Dans un groupe nominal, le nom est le donneur d’accord, il donne son genre et son nombre au déterminant et/ou à l’adjectif. Au plusieurs, le masculin l’emporte toujours sur le féminin (même s’il n’y a qu’un homme et plusieurs femmes).

Exemple : un pharmacien compétent / une pharmacienne compétente / des pharmaciens compétents

Les exceptions : «chiffre d’affaires» prend toujours un «s» car il y a plusieurs affaires, tandis que «centre d’interêt» ne prend pas de «s» car on parle d’un interêt (même si on a souvent plusieurs «centres d’interêt»).

Règle d’orthographe n°10 pour éviter les erreurs : la concordance des temps après «si»

- Lorsque «si» est suivi du présent, le verbe de la proposition principale est au futur.

Exemple : Si je cherche un nouvel employé, je m’adresserai à vous.

- Lorsque «si» est suivi de l’imparfait, le verbe de la proposition principale est au conditionnel présent.

Exemple : Si je cherchais un nouvel employé, je m’adresserais à vous.

- Lorsque «si» est suivi du plus-que-parfait, le verbe de la proposition principale est au conditionnel passé.

Exemple : Si j’avais cherché un nouvel employé, je me serais adressé à vous.

- Le «si» n’est jamais suivi du futur ou du conditionnel.

Astuce mnémotechnique : On dit que les «si» n’aiment pas les «rai» (ainsi, impossible de dire : «si je chercherai» ou «si je chercherais»).

Règle d’orthographe n°11 pour éviter les erreurs : l’infinitif ou le participe passé

Mettre «er» au lieu de «é» (ou inversement) est une erreur très courante. Mais cette faute peu facilement être évitée.

- Quand deux verbe se suivent, le second se met à l’infinitif.

Exemple : Je vais signer.

- Quand le verbe est précédé des propositions «de», «à», «pour» et «sans», il se met à l’infinitif.

Exemple : Je m’engage à assumer mes erreurs.

- Astuce : Pour distinguer l’infinitif (« er ») du participe passé (« é ») des verbes du premier groupe, il suffit de remplacer le mot par un verbe du troisième groupe comme «mordre». Si vous pouvez remplacer le verbe par « mordre » (infinitif), écrivez « er ». Si vous pouvez le remplacer par « mordu » (participe passé), orthographiez « é ».

Les outils pour faire moins de fautes d’orthographe

Quand on écrit un texte - un mémoire, un manuscrit, une présentation pour un projet professionnel, une candidature pour un poste, un mail, une lettre de motivation ou un message -, il est nécessaire de soigner l’orthographe. Et, si la langue française est compliquée, les erreurs peuvent être évitées, notamment grâce à des outils en ligne.

1) Languagetool
Le correcteur d’orthographe et de grammaire multilingue Languagetool est une extension à installer sur votre ordinateur qui vérifie la structure des phrases en temps réel. Il permet d’éviter les fautes lexicales et grammaticales mais aussi d’améliorer le style des textes.

2) Reverso

Reverso est un correcteur intelligent en ligne qui permet de corriger les erreurs d’orthographe et de grammaire dans vos texte. Il propose également l’outil «repriser», aide à la reformulation.

3) Larousse

Un doute sur l’écriture d’un mot ? Rien de mieux qu’un dictionnaire pour vérifier. Et, pour la langue française (mais aussi pour l’anglais), le dictionnaire Larousse est gratuit en ligne.

4) Centre national de ressources textuelles et lexicales (CNRTL)

Le CNRTL, outil de ressources en ligne, permets de trouver les définitions des mots, mais aussi leur étymologie et leurs synonymes.


Au sujet de l'auteur : Manon Moreau

Journaliste, Manon est Gémeaux. Et comme tous les Gémeaux, elle est ultra curieuse. Elle se pose de nombreuses questions sur le monde, les humains, la psychologie, l'amour, la lune. Passionnée de cinéma, elle trouve parfois les réponses dans les films et les séries qu'elle binge-watche. Et, sinon, elle en fait des articles.