Au collège Antoine-Grimoald-Monnet, dans le Puy-de-Dôme, la majorité des élèves a décidé de se déconnecter des réseaux sociaux. Un cas inédit. Précisions.
C’est bien connu : les réseaux sociaux sont mauvais pour les plus jeunes. C'est pourquoi, en France, il est interdit d’avoir un compte sur un réseau social quand on a moins de 13 ans. Mais cette interdiction est loin d’être respectée puisque 71% des enfants de moins de 13 ans seraient déjà sur les réseaux.
Cette tendance est inquiétante, notamment pour les parents. Ainsi, 63% d’entre eux ont peur que leurs enfants soient victimes de harcèlement scolaire et que cela soit aggravé par l’utilisation des réseaux sociaux. Pour éviter cela, le gouvernement a interdit l’utilisation des téléphones portables dans tous les collèges français dès la rentrée 2025. Cependant, cette mesure n’empêche pas les élèves d’utiliser leurs smartphones en dehors des établissements.
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Les jeunes quittent les réseaux sociaux
Alors, pour protéger concrètement les enfants, un collège français a pris une mesure radicale en parvenant à convaincre ses élèves de quitter les réseaux sociaux. Ce projet, nommé "Zéro réseau", a été lancé dans le collège Antoine-Grimoald-Monnet, à Champeix, dans le Puy-de-Dôme.
"On a lancé ce défi collectif en décembre qui est de supprimer les réseaux Snapchat, TikTok et Instagram qui sont sources de conflits. D’un point de vue réglementaire, l’âge minimum est de 15 ans. On pourrait donc imaginer que le problème n’a pas lieu d’être. Pourtant, la moitié des sixièmes ont un ou plusieurs réseaux personnels", explique Olivier Rogeaux, CPE, à Ouest-France.
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Pour mettre cette mesure en place, des rencontres avec les élèves et les parents ont été organisées au sein de l’établissement afin de les sensibiliser et de leur faire comprendre l’ampleur du problème des réseaux sociaux.
"Quand nous discutons avec les jeunes ou les familles, il apparaît que la pression sociale du groupe est forte quant à l’importance d’avoir Snapchat ou Instagram par exemple. Les élèves sans réseaux se sentent en dehors du groupe et ont le sentiment de rater quelque chose. Ainsi, certains parents acceptent d’installer les réseaux, en changeant la date de naissance pour que l’enfant soit comme tout le monde. L’idée de ce challenge est aussi de changer les codes et de normaliser la non-utilisation de ces réseaux très populaires, même si interdits. Désormais, dans chaque classe, les élèves sans réseaux sont majoritaires et les quelques jeunes avec réseaux sont très minoritaires", continue Olivier Rogeaux.
Ainsi, les élèves n’ont pas été forcés de désinstaller les réseaux sociaux. Ils ont été accompagnés et sensibilisés lors de plusieurs heures de vie de classe afin d’échanger sur le sujet. Au fil du temps, les jeunes ont compris la dangerosité des réseaux et ont pris la décision de les désinstaller, tout en s'encourageant.
7 % des élèves utilisent Snapchat
En décembre, lors de la mise en place de cette initiative, 46 % des élèves avaient un compte Snapchat, Instagram ou TikTok sur leurs téléphones personnels. En juin, ils n’étaient plus que 7% à avoir un réseau social actif, principalement Snapchat.
Pour qu’ils puissent continuer de pouvoir échanger entre eux, les élèves peuvent utiliser WhatsApp, tout en restant encadrés. À la rentrée, les sixièmes qui ont participé à cette expérience seront les ambassadeurs des nouveaux collégiens, pour les inciter à se déconnecter des réseaux sociaux.
Une belle initiative qui pourrait bien être reproduite dans plusieurs établissements scolaires en France.