Un homme a provoqué l'explosion de sa maison après avoir appris qu'il en était expulsé.
« Je regrette (...) Je ne croyais pas que ça allait faire tout ça ! ».
C'est par ces mots qu'un certain Eugène D., surnommé « Gégène », a fait amende honorable devant le tribunal de Reims (Marne), le 5 septembre dernier. Âgé de 64 ans, cet homme était jugé en comparution immédiate pour avoir volontairement fait... exploser la maison dont il venait d'être expulsé.
Sincères ou pas, ses regrets n'ont pas convaincu les juges qui l'ont lourdement condamné.
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Il fait sauter sa maison, après en avoir été expulsé
L'histoire remonte au 2 septembre, rapportent nos confrères de France 3. Ce jour-là, aux alentours de midi, une violente explosion retentit dans la rue de la Maladrerie, faisant ainsi craindre le pire aux riverains de cette artère pavillonnaire, située dans le quartier Jean Jaurès-Cernay. En sortant de leur domicile, les habitants découvrent avec stupeur que la façade d'une maison mitoyenne a été soufflée. Dans la foulée, un incendie se déclare puis se propage rapidement aux habitations accolées, endommageant cinq de ces dernières.
Arrivés sur place, les pompiers parviennent finalement à éteindre les flammes, non sans mal. Fort heureusement, aucune victime n'est à déplorer à l'exception d'une vieille femme intoxiquée par les fumées. Choquées, les familles touchées par l'incendie sont alors évacuées. Elles devraient être relogées, sous peu.
À la fin de leur intervention, les soldats du feu remarquent un homme d'une soixantaine d'années adossé contre un mur, non loin de l'habitation soufflée. Accompagnés par des policiers, les pompiers s'approchent alors de cet individu, manifestement alcoolisé. « Ne tirez pas, c'est moi ! », lance-t-il en leur direction. Interrogé par les policiers, celui-ci explique être à l'origine de l'incendie de sa maison qu'il a aspergée d'essence. Le logement aurait ensuite explosé à cause du gaz que contenait sa trottinette. Il ajoute avoir appris, la veille, qu'il allait être expulsé.
Arrêté, il est alors escorté au commissariat le plus proche. Deux jours plus tard, à l'issue de sa garde à vue, l'homme est jugé en comparution immédiate pour « dégradation du bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes » et « violences aggravées ».
Durant ce procès, l'homme, au casier judiciaire bien rempli, a notamment raconté ses déboires avec l'alcool, expliquant qu'il buvait « une dizaine de bières d'un demi-litre » au quotidien. Pourtant apprécié de ses voisins, qui le décrivent comme quelqu'un de « gentil, mais qui a sombré dans l'alcool », l'homme semble avoir renoncé à toute vie sociale. Refusant la moindre aide extérieure, il vivait jusqu'alors reclus à son domicile, entouré de poubelles « d'excréments humains, d'excréments de chien » et « de canettes remplies d'urine ». Une situation qui avait contraint son bailleur à ordonner son expulsion du logement.
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« En tout cas, je regrette ce qui s'est passé pour les voisins ! (...) Je ne croyais pas que ça allait faire tout ça, aussi ! », a t-il déclaré pour sa défense, à la barre.
« Vos voisins ne vous décrivent pas comme quelqu'un d'agressif mais vous avez réduit leurs vies en cendres », a rétorqué dans la foulée la présidente du tribunal.
Condamné à 4 ans de prison dont un avec sursis. En outre, ce sexagénaire devra entamer des démarches pour se soigner et indemniser ses victimes - les sommes seront fixées lors d'une audience civile, le 4 juin.