Un temps abandonnée, cette fonction sur les radars prépare son retour en faveur des automobilistes

Ces dernières années, le gouvernement s’est évertué à rendre le déclenchement des radars indétectable aux yeux des automobilistes. Mais cette tendance devrait s’arrêter grâce aux maires de France qui réclament plus de pédagogie.

En France, il existe un organisme gouvernemental, rattaché au ministère de l’Intérieur, appelé Département du contrôle automatisé (DCA). Ce service est chargé de “la politique de déploiement et de maintenance des dispositifs de contrôle automatisé” et d’élaborer “la réglementation relative aux équipements de constatation des infractions”.

Depuis une douzaine d’années, le DCA s’emploie à rendre le fonctionnement des serial-flasheurs le plus furtif possible. Dans un premier temps, il y a eu l’arrivée l’arrivée des voitures radars banalisées, qui ont été les premières à étrenner un projecteur infrarouge qui ne diffuse aucune lumière.

Une voiture radarCrédit photo : iStock

Ensuite à partir de 2019, il y a eu le déploiement des radars tourelles, eux aussi dotés d’un projecteur infrarouge et d’une inédite fonction “leurre”, certains appareils étant actifs, d’autres pas. Enfin, il y a eu le projet des radars urbains, versions miniaturisées des tourelles, conçus sur le même principe… mais encore plus difficiles à repérer.

Ces radars ont pour but d’instaurer dans l’esprit des conducteurs le sentiment permanent qu’ils risquent de se faire contrôler sans même s’en rendre compte. Qu’il semble loin le temps où le flash nous faisait rapidement comprendre qu’on était en infraction.

Un retour en arrière favorable aux automobilistes

Seulement voilà, l’année dernière, les maires ont obtenu l’autorisation de pouvoir installer des flashs visibles dans leurs communes. Il est en effet prévu que ces “radars collectivités” embarquent “un dispositif d’alerte, suffisamment visible et significatif, qui informe qu’une infraction vient d’être relevée”.

Un radar sur l'autorouteCrédit photo : iStock

La semaine dernière, cette tendance s’est confirmée lors du salon des maires à Paris. Le DCA a décidé de “rallumer la lumière” sur le bord des routes, afin de remettre une once de pédagogie et de prévention dans la sanction.

Selon AutoPlus, il a été demandé aux fabricants de radars de développer un système de “notification d’infraction” qui pourra être ajouté à leurs cabines… y compris à celles déjà en service !

Un ajout qui devrait concerner, dès 2026, les 1 552 radars tourelles recensés à ce jour, tous les radars discriminants de dernière génération, environ 350 radars urbains installés par l’Etat et, à l’avenir, les milliers de radars collectivités mis en place par les maires.

Un radar sur une routeCrédit photo : iStock

Ainsi, ce retour en arrière devrait permettre d’informer les usagers de la route sans provoquer un effet de surprise générateur de coups de frein. 

À terme, il ne devrait donc plus y avoir qu’un serial-flasheur dont le déclenchement restera indétectable : les voitures radars, désormais quasiment toutes privatisées. Sous l’impulsion des pouvoirs publics, plusieurs propositions de loi visant à les doter d’une “signalisation spécifique de nature à permettre à tout conducteur de les identifier à l’œil nu en toutes circonstances” ont déjà milité en ce sens. Sans succès pour l’instant.


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Journaliste