Une nouvelle étude révèle que des requins fantômes mâles font pousser des dents hors de leur front. Un phénomène unique dans le règne animal, d’autant plus que ses dents ne servent pas à se nourrir.
Aux États-Unis, une espèce de requins endémique présente au large des côtés de l’État de Washington, dans le nord du Pacifique, suscite la fascination des chercheurs. Aussi connus sous le nom de ratfish ou chimères, les requins fantômes sont des poissons des grandes profondeurs caractérisés par leurs yeux verts et brillants et leur corps scintillant, mesurant généralement environ 60 centimètres de long.
Selon le New York Times, la population masculine de ratfish possède tous un appendice particulier appelé tenaculum sur leur front. Encore plus étrange, l’appendice est couvert de protrusions crochues à son extrémité. Les scientifiques ont pensé que ces morceaux épineux pourraient être des écailles épineuses, comme celles trouvées sur le corps des raies et des requins.
Cependant, une étude menée sur cette espèce, publiée dans la revue scientifique PNAS, vient révéler un attribut totalement différent associé à ces épines frontales. Il s’agirait en réalité de dents, qui permettraient au spécimen mâle de s’accrocher aux femelles pendant les rapports sexuels.
Selon l’un des chercheurs de l’étude, leur découverte « renverse l’hypothèse de longue date en biologie évolutive selon laquelle les dents sont strictement des structures orales ».
« Le tenaculum est une relique du développement, pas un élément unique bizarre, et le premier exemple clair d’une structure dentée en dehors de la mâchoire. Les rangées de dents sont toutes organisées d’une manière très similaire dans cette bande transporteuse de dents que nous voyons chez les requins »
Un aspect unique dans le règne animal
Le mystère de comment un animal marin aurait évolué pour développer de telles structures sur son front a déconcerté la communauté scientifique mondiale pendant des annéesEt bien que la découverte de l’étude ne réponde pas à toutes les questions des scientifiques sur le tenaculum, elle montre que les vertébrés peuvent faire pousser des dents en dehors de la bouche, remettant en question une idée de longue date.
« Nous n’avons rien vu de tel ailleurs dans le règne animal, point final »
L’étude a mené des tests moléculaires des protrusions tenaculum des requins fantômes et du tissu qui les entoure pour aider à déterminer ce qu’étaient les pointes. Les tests ont montré que le matériau des protrusions présente une ressemblance génétique étroite avec les gènes de croissance dentaire qui sont généralement présents dans les bouches de poissons. Le tissu dans lequel les dents étaient intégrées, appelé la lame dentaire, n’a été enregistré de manière similaire qu’à l’intérieur de la mâchoire d’un vertébré avant l’étude.
Les requins fantômes utilisent leurs dents frontales pour saisir les nageoires pectorales d’une partenaire femelle pendant la reproduction, selon les enregistrements vidéo examinés dans l’étude. Et quand le mâle a fini d’utiliser le tenaculum, ce dernier se glisse dans un petit rivet également sur le front.