Couple : pourquoi donne-t-on des surnoms à son amoureux ?

Bouton whatsapp

Donner un surnom à son/sa partenaire est une pratique très répandue. Mais pourquoi utilise-t-on des petits noms quand on est en couple ? Voici la réponse.

« Ça dégouline d'amour. C'est beau mais c'est insupportable… » Et pourtant, c’est utile pour les couples. Les surnoms comme « mon cœur » ou « mon amour », que déteste la chanteuse Anaïs, ont une fonction essentielle dans la relation : renforcer les liens entre les partenaires. Que ce soit le classique et romantique « mon chéri » ou l’infantilisant « mon bébé », le mignon « mon chaton » ou l’original « bibiche » (oui, ça existe), les petits noms que se donnent les couples permettent aux amoureux de se déclarer leur amour, de créer leur intimité, de se rapprocher, bref de s’aimer et de se le dire. Mais tous les sobriquets, même s’ils s’imposent souvent naturellement, n’ont pas la même signification. Découvrez tout ce qu’il y a à savoir sur les surnoms mignons ou ridicules qui « donne la gerbe » aux célibataires.

Les surnoms : une pratique largement répandue

Donner un surnom à son compagnon ou sa compagne est une pratique (très) répandue. Selon une étude TNS Sofres, réalisée en 2009 pour le magazine Pèlerin, six Français sur dix auraient recours aux « mon chéri » et autres mots doux pour désigner leur moitié plutôt que leurs prénoms (59% exactement). Cependant, ils n’en oublieraient pas les noms de l’homme ou la femme avec qui ils partagent leur vie : 82% des sondés continueraient d’utiliser le prénom de leur compagnon ou compagne en parallèle des surnoms. Toujours selon l’études, les hommes seraient plus nombreux à opter pour les petits mots (64%) que les femmes (56%).

Six Français sur dix utilisent des sobriquets / Crédit : Unsplash

Donner un surnom à son/sa partenaire : un moyen de « faire couple »

Les surnoms sont des marques d’amour entre les amoureux, des marques d’affection romantiques entre les partenaires. « Comme les façons de se saluer, de s’embrasser, l’utilisation des petits est l’un des constituant de l’intimité du couple, un rituel qui marque une différence entre la personne à qui vous l’adressez et le reste du monde, et c’est en cela que c’est précieux », explique le psychanalyste Robert Neuburger à Slate, indiquant le rôle essentiel des surnoms, notamment pour souligner la singularité du duo. « On n’imagine pas à quel point vivre en couple et en famille, c’est construire un monde, un petit monde séparé du reste du monde, avec ses rites, ses scènes cultes, ses valeurs, son langage, idéalement un petite monde d’amour. Le petit nom affectueux en est l’un des signes les plus visibles », ajoute le sociologue Jean-Claude Kaufmann (toujours à Slate). Pour Chiara Piazzesi, sociologue spécialiste du couple, les petits mots permettent « d’isoler le monde de la relation du reste du monde, de faire émerger un univers de sens “à nous” versus “les autres”. »

Au fur à mesure que le couple avance, que la vie commune s’installe, les surnoms sont également un moyen de rappeler l’amour qui unit les deux personnes, sans grande déclaration. Une piqure de rappel des sentiments qui lient l’homme et la femme (ou l’homme et l’homme ou la femme et la femme, évidemment). « Les gestes d’amour comme le langage amoureux servent aux deux amoureux pour se confirmer qu’ils sont encore en couple, qu’ils sont encore en amour, comme pour vérifier réciproquement qu’ils ont encore les mêmes intentions », déclare Chiara Piazzesi. Une façon pour les partenaires de se dire qu’ils s’aiment toujours, en gros. À condition que les petits mots soient toujours un rituel, et pas un mécanisme, un automatisme.

Doit-on garder les surnoms pour l’intimité du couple ?

Les surnoms, notamment précédés d’un possessif (« ma » ou « mon »), sont évidemment une façon de marquer l’appartenance. Utilisés dans l’intimité, ils sont un symbole d’amour, utilisé en public, ils n’ont pas le même sens. Les petits deviennent une façon d’afficher (ou d’exhiber, c’est selon) la relation, et plus particulièrement de montrer que l’épanouissement des partenaires et l’affection qu’ils se portent. Rien n’interdit donc d’utiliser les sobriquets affectifs en public si les deux partenaires sont d’accord, et s’il ne s’agit pas d’une façon de marquer son territoire, sa possession ou de sur-jouer le bonheur (abuser des petits mots en public quand ils ont déserté l’espace privé, par exemple).

Les surnoms en public ? À vous de choisir / Crédit : Unsplash

Choisir un surnom personnel pour son/sa partenaire

Il y a des surnoms utilisés par de nombreux couples, comme « mon chéri » ou « mon bébé », et il y en a des plus originaux. Ils s’imposent naturellement, en général. Mais, peu importe les noms que se donnent les amoureux, il faut qu’ils soient personnels, qu’ils soient exclusivement réservés au compagnon ou à la compagne. « Donner un surnom à son ou sa partenaire, c’est lui montrer qu’il est spécial pour nous », explique la sexologue Catherine Solano à LCI, ajoutant : « Une façon de se rapprocher de lui, de le baptiser en quelque sorte.» Il ne peut donc pas être utilisé pour des amis ou des proches.

« Cela personnalise la relation, sinon certains peuvent avoir l’impression d’être collègues ou colocataire. […] Cela crée de la complicité, une certaine connivence », ajoute la thérapeute de couple Sophie Touttée Henrotte (LCI). Connivence qui ne peut être partagée. Encore moins avec un/une ex. Pas question donc de recycler les sobriquets : « Se servir toujours du même terme peut vouloir dire que l’autre occupe une place vide, interchangeable. Que l’on est en réalité plus amoureux de l’amour que de l’autre », indique le psychiatre Serge Hefez au Télégramme.

Les significations des différents surnoms amoureux

Si tous les surnoms sont des marques d’attachement, ils n’ont pas tous la même signification. « Un petit nom montre la forme de relation dans le couple et qui est le membre dominant », observe la psychothérapeute Sylvie Tenenbaum dans une interview accordée au Télégramme. C’est le cas par exemple de « Ma poupée » qui implique une objectification de sa moitié. « On considère l’autre comme un jouet qui nous appartient. Une poupée est une femme-enfant que l’on habille et que l’on déshabille », explique le thérapeute de couple Serge Hefez au Télégramme. Dire « Chat » ou « Mon chat » n’a pas non plus la même signification. L’accent est porté sur l’appartenance avec la juxtaposition du possessif. Ce qui peut être mignon, si la relation est saine.

Comme les mots doux d’une maman à son enfant, les surnoms comme « Mon bébé » ou « Mon lapin » voire « Chouchou » marquent un retour du vocabulaire de la petite enfance dans un rapport d’adultes. Ils peuvent montrer « qu’il y a un côté maternage dans la relation », analyse Catherine Solano pour LCI. Et ce n’est pas négatif. Au contraire, cela peut rapporter à l’amour parental inconditionnel ou la sécurité du cocon familial passé. Les petits noms comme « Nounours » ou « Doudou » illustrent explicitement le remplacement de la peluche de l’enfant par le/la partenaire dans la vie de la personne. Attention cependant au surnom qui désexualisent la relation. Les « Mon ours », « Ma chatte », « Mon loup » ou encore « Ma souris » ont implicitement ou explicitement une signification érotique. Ils peuvent stimuler la libido (et prendre une autre sens dans la chambre à coucher).

Les surnoms que vous choisissez ont une signification, que vous le sachiez ou non / Crédit : Unsplash

Est-on obligé de donner un surnom ?

Si donner des surnoms a des vertus indéniables pour le couple, cela ne veut pas dire que leur utilisation est obligatoire pour une relation. Loin de là. « Disons qu’il y a d’autres manières de créer de l’attachement, en paroles, en gestes… mais le surnom peut y participer grandement », explique la sexologue Catherine Solano (LCI). L’important, c’est le naturel. Et si vous n’avez pas envie d’utiliser des petits noms pour appeler votre moitié, vous pouvez vous contenter de son prénom, évidemment.

Les surnoms les plus utilisés par les Français

Un sondage réalisé par Yougov auprès de 175 000 personnes, en 2019, pour la marque de chocolat Mon chéri, a dévoilé les surnoms les plus utilisés par les couples. Peut-être de quoi vous donner des idées si vous n’avez pas encore choisi de surnom pour votre compagne ou votre compagnon.

  1. « Mon cœur » : c’est le petit nom le plus utilisée par les Français (39% des sondés), surtout choisi par les femmes (45%) plutôt que les hommes (33%) des suffrages
  2. « Mon amour » : 32% des amoureux choisissent la simplicité. Pour plus d’originalité (ou pas), il y a aussi en anglais : « My love ».
  3. « Mon bébé » : c’est le surnom choisi par 11% des personnes interrogées (en VO : « My baby »)
  4. « Mon chaton » : à la quatrième place des surnoms les plus populaire, on trouve « Mon chaton », avec 11% des voix à l’échelle nationale, mais c’est dans le Nord-Est et le Sud-Est qu’il est le plus utilisés
  5. « Mon doudou » : c’est le surnom préféré de 8% des personnes interrogées.

"Mon coeur", surnom le plus utilisé par les Français / Crédit : Unsplash

On trouve également :

- « Mon lapin »
- « Mon poussin »
« Mon canard »
« Mon bichon »

Si vous n’avez pas trouvé votre bonheur dans cette liste, vous pouvez optez pour des petits mots plus originaux (mais tout aussi mignons) comme :

- « Mon trésor »
- « Ma beauté »
- « Mon prince »
- « Ma princesse »
- « Ma p’titefouine »
- « Mon p’tit chat »
- « Mon soleil »
- « Mon homme »
- « Ma femme »
- « Ma p’tite teigne »
- « Ma sardine »
- « Ma Sardaigne »
… (oui, on a un petit peu copié sur la chanson de Benabar, Les mots d’amour)

Sources :
Couple : nos petits noms en disent long
«Mon coeur», «Mon chaton»… Est-on obligé de donner un surnom à son partenaire ?
«Mon coeur» ou «Bibiche», les surnoms amoureux jour un rôle essentiel dans une relation


Au sujet de l'auteur : Manon Moreau

Journaliste, Manon est Gémeaux. Et comme tous les Gémeaux, elle est ultra curieuse. Elle se pose de nombreuses questions sur le monde, les humains, la psychologie, l'amour, la lune. Passionnée de cinéma, elle trouve parfois les réponses dans les films et les séries qu'elle binge-watche. Et, sinon, elle en fait des articles.