Une célèbre personnalité d'internet a été placée en garde à vue suite à une action de protestation contre la corrida.
Ce vendredi 19 septembre, la ville de Nîmes (Gard) a été le théâtre d'une drôle d'opération coup de poing menée par un activiste opposé à la tauromachie. Et pas n'importe lequel puisqu'il s'agissait du célèbre influenceur Jeremstar, très populaire sur les réseaux sociaux.
Ce dernier a ainsi profité du lancement de la traditionnelle feria des Vendanges, au cœur des arènes nîmoises, pour protester contre la corrida en brandissant une pancarte, au message équivoque, au bon milieu de l'enceinte.
Aussitôt interpelé, le blogueur a été placé en garde à vue. Une expérience douloureuse pour l'intéressé qui accuse la police de l'avoir « traité comme un criminel ».
Crédit photo : @jeremstar / Instagram
L'influenceur Jeremstar placé en garde à vue
Pour bien comprendre le geste de Jeremstar, ainsi que ses motivations, il faut remonter le fil de son compte Instagram. Dans la matinée du vendredi 19, l'influenceur de 38 ans, qui s'est fait connaître en interviewant des candidats de téléréalité dans son bain, a en effet publié un message pour le moins énigmatique sur le réseau social.
« Je suis bien arrivé en France. Je ne sais pas quand je pourrai vous reparler. Il y a des choses que je n’accepte pas. Je vais donc agir à ma façon, peu importent les conséquences… Il est possible que je fasse de la garde à vue, mais ce n’est pas grave », écrivait ainsi le vidéaste, de son vrai nom Jérémy Gisclon.
Crédit photo : @jeremstar / Instagram
Connu pour être un militant farouche de la cause animale, Jeremstar a donc profité de la feria des Vendanges pour faire passer un message. D'abord assis au premier rang des arènes, l'influenceur aux millions d'abonnés a ensuite sorti une pancarte sur laquelle on pouvait lire un laconique : « F*ck la corrida ». Cette action a par la suite été revendiquée au nom de l'association PETA qui lutte pour la défense des animaux.
Crédit photo : DR
Crédit photo : DR
« Je déteste la corrida. Ce n’est pas de l’art mais de la torture animale. Cette tradition ignoble doit être abolie. Je ne comprends pas comment ce spectacle honteux est encore possible en 2025. Je suis horrifié par la douleur que subissent les taureaux et je me réjouis à chaque fois qu’un torero se fait planter », a ainsi écrit Jeremstar en publiant la vidéo de son action sur Instagram.
Sur la séquence, également publiée par PETA, on aperçoit l'influenceur être rapidement plaqué au sol par des membres de la sécurité de l'événement, avant d'être traîné au sol. Arrêté, il a ensuite été placé en garde à vue. Celle-ci a duré 48 heures et fut particulièrement éprouvante selon le trentenaire, qui s'est confié à Paris Match.
« Cette garde à vue a été très éprouvante, déshumanisante parfois. Mais si c’était à refaire, je le referais, car ce n’est rien comparé à l’enfer que vivent les taureaux pendant une corrida. Mais vous imaginez, passer quarante-huit heures en garde à vue pour avoir brandi une pancarte durant dix secondes… Ça paraît complètement fou » (Jeremstar)
« Ç'a vraiment été un choc. On est enfermé dans une cellule comme un animal en cage. Il faut réclamer pour avoir un verre d’eau ou pour aller faire pipi… Les toilettes sont d’ailleurs dégueulasses et un policier reste devant, à vous attendre. Tout est fait pour vous pousser à bout. (...) J’ai vraiment été traité comme un criminel, comme si je préparais un attentat. On a même fouillé mon téléphone », a-t-il ainsi raconté.
« J’ai fait plusieurs crises d’angoisse durant ces quarante-huit heures, j’ai demandé à voir un médecin. J’étais à bout de nerfs. J’ai vraiment cru que j’allais m’exploser la tête contre les murs. Vous entendez dans les cellules voisines des gens hurler, insulter les policiers… C’est vraiment la cour des miracles. Je n’avais jamais atteint un tel niveau de désarroi et de solitude », a -t-il poursuivi, précisant qu'il sera jugé en avril prochain pour cette action.
Et de conclure : « J’espère que le procès en avril sera médiatisé et fera scandale. La sanction risque d’être marquante. Mais on se battra jusqu’au bout si on est condamné ».