Des pailles comestibles à base de riz pour en finir avec le plastique à usage unique

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Une entreprise sud-coréenne fabrique des pailles comestibles à partir de farine de riz et de poudre de tapioca. Présentation.

On ne compte plus les initiatives aussi originales qu’ingénieuses pour en finir avec le plastique à usage unique, ce véritable fléau qui continue de polluer les océans. La dernière en date nous vient tout droit de Corée du Sud et devrait ravir tous les écolos.

Une entreprise sud-coréenne, baptisée Yeonjigonji, innove en créant des pailles comestibles et biodégradables à base de riz et de tapioca.

Une invention qui pourrait très vite s’avérer utile au « pays du matin calme » quand on sait que la Corée du Sud consomme en moyenne plus de 2,5 milliards de pailles en plastique, chaque année.

Cependant, malgré une production mensuelle de 500 millions de pièces, l’entreprise peine à inonder le marché car son prix relativement élevé (35 wons coréens soit environ 3 centimes d’euro) freine les acheteurs. En effet, ces pailles coûtent 6 fois plus cher que des pailles traditionnelles en plastique.

Mais cela n’effraie pas Kwang-Pil Kim, le président de l’entreprise, qui s’est récemment confié à nos confrères du Figaro quant à ses ambitions ainsi que sur la genèse du projet.

Kwang-Pil Kim, le président de l’entreprise Yeonjigonji. Crédit photo : Jaemyoung Kim

Tout commence en 2017 lorsqu’il entreprend un virage stratégique radical. Après 18 années de hauts et de bas passées à la tête de l’entreprise familiale, spécialisée dans les chaussures de mariée, il décide de changer de voie, bien conscient que son industrie de prédilection est vouée à disparaître.

« Le riz m’est tout de suite venu à l’esprit »

À la recherche d’un nouveau concept susceptible de relancer sa société, il tombe sur un article de presse vantant les mérites d’une entreprise américaine fabriquant des gilets comestibles.

C’est une révélation ! « S’ils peuvent en fabriquer, pourquoi ne pas faire une paille comestible ? », s’interroge-t-il alors.

Petit à petit, l’idée fait son chemin et il se met en quête de matière à utiliser pour confectionner ses pailles. Très vite, une idée s’impose : « le riz m’est tout de suite venu à l’esprit », raconte-t-il ainsi.

S’en suivront 18 mois de recherches et d’essais qui vont déboucher sur la création de la toute première paille comestible fabriquée à partir de riz vietnamien, qui s’avère moins collant que celui de Corée.

C’est la raison pour laquelle Kwang-Pil Kim a décidé de produire ses pailles au Viet Nam, mais ce n’est pas la seule raison. En effet, dans un pays où la main d’oeuvre est bon marché, le faible coût de production s’avère être un avantage considérable pour les entrepreneurs. Kwang-Pil Kim le sait et en profite aussi.

En détail, les pailles sont composées à 70 % de farine de riz et à 30 % de poudre de tapioca. Elles sont plus dures que celles en plastique et malgré leur odeur naturelle ne perturbe en rien les goûts de boissons dans lesquelles elles sont plongées.

Entièrement biodégradables, ces pailles présentent un avantage non négligeable puisqu’elles se décomposent en une centaine de jours, alors qu'il faut attendre jusqu'à 200 ans pour voir les pailles en plastique se décomposer.

Pour l’instant, l’entreprise fournit en majorité de petits cafés coréens mais elle a récemment signé des contrats avec de grands magasins et des hôtels en Corée du Sud. « Nous avons également signé des contrats d’exportation avec des entreprises dans sept pays, dont le Canada, Singapour et la Malaisie », affirme Kwan-Pil Kim.

Et ce dernier ne compte pas s’arrêter en si bon chemin puisqu’il envisage désormais de diversifier en développant des gammes de tasses, fourchettes, cuillères, couteaux et autres sacs en riz.

Après les couverts confectionnés à partir de noyaux d’avocats ou encore ceux à base de blé, voici donc les pailles de riz !

Source : Le Figaro

Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.