Plusieurs jours après la découverte macabre d’un corps retrouvé coupé en deux à Fédry, en Haute-Saône, l’enquête a mis la main sur une Française, âgée de 39 ans, soupçonnée d’être l’auteure de ce crime en plus d'avoir incendié la propriété de la victime.
Le 31 octobre dernier, la disparition d’un homme de 75 ans de nationalité suisse, qui résidait à Sainte-Croix (canton de Vaud), a été signalée par des proches. Le lendemain, le corps du septuagénaire a été retrouvé sur les berges de la Saône, à Fedry (Haute-Saône). Il était seulement vêtu d’un caleçon et, surtout, il était sectionné en deux parties au niveau de la taille.
Recouvert d’une substance blanche, le corps portait également une brûlure au niveau du dos, plusieurs plaies sur le crâne, sur une main, au niveau des cervicales et au niveau du tronc selon le procureur de Vesoul, Arnaud Grécourt.
Une découverte macabre qui a conduit au lancement d’une enquête transfrontalière entre la France et la Suisse. Le lendemain de la découverte du corps, le logement qu’il louait à une ressortissante française âgée de 39 ans a pris feu. Cette dernière a alors été interpellée, peu de temps après, par les gardes-frontières suisses.
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Est-elle l’auteure du crime sur le septuagénaire suisse ? Selon un témoin, proche de la victime, ce dernier était fâché avec sa locataire. Claude-Alain Habegger, ami d’enfance de la victime, révèle au média suisse Blick que le septuagénaire avait mis sa locataire à la porte. La justice suisse soupçonne la Française d’avoir incendié l’appartement de Sainte-Croix qu’elle louait, mais aussi la maison qui appartenait au propriétaire.
« J’avais appris de lui dernièrement qu’il avait une locataire qui était folle, 'secouée' comme il disait, qu’il aurait mise à la porte »
Deux procédures ouvertes en France et en Suisse
Policier à la retraite, Claude-Alain Habegger connaît son ancien camarade d'école depuis 45 ans. Evoquant le meurtre, il espère que l’arrestation de la ressortissante française mettra en lumière tous les responsables car il pense qu’elle n’a pas pu agir seule :
« Si un lien était établi avec la prévenue, cela m’étonnerait qu'elle ait fait cela toute seule, mais je ne suis plus dans le métier et n’ai plus de contact avec mes anciens collègues. L’enquête pourrait cependant avancer assez vite, maintenant qu’il y a une arrestation. »
Le Ministère public vaudois, contacté mercredi matin par Blick, confirme ses soupçons de lien entre l'incendie de l'appartement et le meurtre du septuagénaire.
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Mais on ne sait pas encore de quel côté de la frontière a été tuée la victime. A ce stade, deux procédures sont en cours. L'une, en France, prend notamment en charge l'autopsie et l'identification du corps retrouvé par un pêcheur samedi. D’après les premiers résultats de l’autopsie révélés par l’AFP, la victime aurait succombé à une hémorragie due à une blessure par arme blanche à la poitrine. Son corps aurait été découpé après le décès.
La seconde procédure, en Suisse, couvre l'incendie et les soupçons liés à la disparition de la victime, suspendus à l'identification formelle du corps.
La prochaine étape sera d'établir la chronologie des faits et des occupations de la victime et de la prévenue dans les jours qui ont précédé la disparition du propriétaire suisse, sa mort, et l'incendie. La presse française, qui a déjà évoqué une possible séquestration du retraité, semble s'être avancée trop vite. Les procureurs français et vaudois ne possèdent pas encore d'information sur les faits entre la disparition de la victime et la découverte du corps.
