Souffrant d'un syndrome rarissime, elle mange du... talc 40 fois par jour

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Portrait d'une jeune femme souffrant d'un trouble alimentaire rarissime qui lui empoisonne la vie.

Les troubles de l'alimentation sont multiples et peuvent se manifester différemment selon les personnes.

Cela peut parfois même se traduire par des habitudes déroutantes qu'il est difficile d'expliquer. 

Prenons par exemple le cas d'une certaine Lisa Anderson.

Atteinte du syndrome de Pica - qui se caractérise par une envie irrépressible de consommer des aliments non comestibles -, cette quadragénaire britannique mange du.. talc au quotidien et dans des proportions hallucinantes.

Crédit photo : WalesOnline

Malade, elle ne peut pas s'empêcher de manger du talc au quotidien

Originaire de Paignton, une ville de la côte de Torbay dans le sud de l'Angleterre, Lisa Anderson consomme cette fameuse poudre blanche depuis 20 ans, comme elle le confiait au journal WalesOnline, il y a quelques années.

Aujourd'hui âgée de 48 ans, elle peut manger de grandes quantités de talc plusieurs fois par jour. Une fréquence effrénée qui en dit long sur les effets du syndrome dont elle souffre.

Selon elle, cette envie compulsive lui est venue soudainement en 2004 après avoir donné un bain à l'un de ses enfants.

« J'en ai toujours eu à la maison et je m'en mettais après le bain ou la douche. J'en utilisais sur mes enfants après les avoir lavés, sans problème. Et un jour, je me rappelle être dans la salle de bain et que la senteur était envoûtante. Il y avait un peu de poudre qui était sur le haut de la boîte. J'ai eu ce besoin urgent de la manger et je n'ai pas pu résister. Je l'ai léchée sur ma main et j'ai vraiment aimé », racontait la mère de famille en 2020.

Depuis lors, Lisa n'a jamais pu se passer de talc. Il y a 4 ans, elle confiait pouvoir en consommer jusqu'à 40 fois par jour. À l'époque, elle estimait que cette forme d'addiction lui avait déjà coûté 8 000 livres (9 310 euros environ). Une somme colossale.

« Je sais que c'est un peu bizarre. Cela a juste un bon goût savonneux. Je peux terminer une boîte de 200 g en une journée », confiait-elle ainsi.

« C'est comme quelqu'un qui a une addiction, j'en prenais un peu plus à chaque fois. Je ne peux pas passer une demi-heure sans en manger. Le plus longtemps que j'ai tenu c'était deux jours. C'était le pire moment de ma vie. J'ai détesté », précisait-elle.

Image d'illustration. Crédit photo : iStock

Après plusieurs années à cacher cette accoutumance, Lisa avait fini par se confier à son médecin traitant, après avoir été surprise par son compagnon de l'époque, qui ne comprenait pas ses allers-retours incessants dans la salle de bain.

Le médecin avait alors enfin posé un diagnostic sur son mal en lui expliquant qu'elle souffrait très certainement du syndrome de Pica.

Après avoir pris conscience de sa maladie et des risques encourus, Lisa avait souhaité témoigner pour alerter l'opinion. « Je veux juste avertir les autres. J'ai passé des années sans savoir ce qu'il se passait. Mais il s'avère que c'est une pathologie. Et je veux faire savoir aux autres qu'ils ne sont pas seuls », avait-elle alors déclaré.

Pour rappel, ingérer ou inhaler du talc n'est pas sans conséquence pour la santé. De telles pratiques peuvent en effet engendrer des problèmes respiratoires et des irritations, notamment au niveau des yeux. Cela peut également provoquer des douleurs dans la poitrine, une déficience pulmonaire, mais aussi des baisses de tension, des convulsions, des diarrhées ou encore des vomissements. Selon le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), le talc pourrait même être cancérogène pour les humains.


Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.