« Qui ressemble s’assemble », dit l’adage. Une étude vient de démontrer que les personnes souffrant d’un trouble psychiatrique avaient tendance à se mettre en couple avec des personnes souffrant du même trouble.
Une nouvelle étude psychiatrique menée à l’échelle mondiale suggère que les personnes atteintes d’un trouble psychiatrique sont plus susceptibles d’épouser une personne qui souffre du même trouble. Cette tendance serait mondiale et intergénérationnelle.
Jusqu’à présent, elle avait été observée dans les pays nordiques. Mais les résultats de l’étude, publiée dans la revue Nature Human Behaviour, s’appuient sur les données de plus de 14,8 millions de personnes à travers Taiwan, la Suède et le Danemark.
Crédit photo : Inside Creative House/ iStock
Les scientifiques ont examiné le nombre de personnes en couple souffrant de l’un des neuf troubles psychiatriques : schizophrénie, trouble bipolaire, dépression, anxiété, trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité, autisme, trouble obsessionnel-compulsif (TOC), trouble lié à l'usage de substances et anorexie mentale, liste Scientific American.
Ils ont noté que, le plus souvent, les conjoints présentent le même trouble et non un différent, précise Chun Chieh Fan, co-auteur de l’étude et chercheur en génétique au Laureate Institute for Brain Research à Tulsa.
Un trouble qui influence le choix du partenaire ?
Crédit photo : Michele Ursi/ iStock
L’étude affirme que cette tendance se maintient dans tous les pays, toutes générations et cultures confondues. Elle augmente même selon la décennie de naissance des sondés, en particulier pour les individus souffrant de troubles liés à la consommation de substances. Même les avancées médicales dans le domaine ne peuvent inverser la courbe.
Pour tenter d’expliquer cette tendance, Chun Chieh Fan émet trois théories. La première est que les individus souffrant de troubles sont attirés par ceux qui leur ressemblent. « Peut-être qu'ils se comprennent mieux grâce à la souffrance partagée, alors ils s'attirent l'un l'autre », explique le chercheur. La seconde est liée à l’environnement et le stress qui peuvent influer sur la personnalité des conjoints. Enfin, la troisième est liée à la « stigmatisation sociale » qui restreint le choix du conjoint.
Crédit photo : PeopleImages/ iStock
Pour finir, Jan Fullerton, généticienne psychiatrique à l'Université de Nouvelle-Galles du Sud, rappelle que la génétique joue un rôle important dans le développement des troubles psychiatriques. La spécialiste affirme que les personnes choisissent un partenaire qui présente des symptômes psychiatriques similaires aux leurs. De ce fait, le risque que le trouble soit transmis aux générations suivantes augmente.
Les psychiatres souhaitent maintenant trouver le meilleur moyen pour évoquer les risques génétiques à leurs patients.