Ce mardi 9 juillet, la fusée Ariane 6 a décollé sans encombre de Kourou, en Guyane, pour son tout premier vol. Avec elle, c’est toute l’Europe qui retrouve l’espace.
Du haut de ses 56 mètres, elle s’apprête à nous regarder en très petit. Et malgré ses 540 tonnes, elle a paru si légère au moment de son lancement dans l’espace. La fusée Ariane 6, propriété de l’Agence spatiale européenne (ESA), a décollé ce mardi 9 juillet, sur son pas de tir situé à Kourou, en Guyane.
Crédit photo : ESA
Malgré un retard d’une heure en raison d’un problème mineur, qui fut résolu dans la matinée, la fusée a allumé ses deux propulseurs et le moteur Vulcain de son étage principal sur les coups de 16h, heure locale (soit 21h en France métropolitaine).
À son bord, la fusée transporte notamment des satellites, des expériences scientifiques et des capsules de rentrée atmosphérique afin de préparer au fret spatial. Le décollage de la fusée européenne a été mondialement suivi et on peut dire que les images valent le coup d’oeil.
Après son décollage sans encombre, la fusée a cependant rencontré un dysfonctionnement en toute fin de mission. Un problème technique s’est révélé au niveau de l’APU, le générateur de puissance auxiliaire de l’étage supérieur, qui s’est éteint lors d’une de ses phases de fonctionnement, empêchant ainsi le moteur Vinci de se rallumer.
Ce dysfonctionnement a empêché sa trajectoire de désorbitation, qui devait l’envoyer se désintégrer au-dessus du Pacifique. Les deux capsules de rentrée atmosphérique qu’il devait libérer n’ont pas été larguées afin qu’elles ne deviennent pas des débris.
Crédit photo : ESA
“Un moment historique”
Malgré ce dysfonctionnement, les objectifs de la mission ont tout de même été atteints grâce au succès de la séparation des boosters et du premier étage, mais surtout grâce au rallumage du moteur Vinci de l’étage supérieur de la fusée. Il s’agissait d’ailleurs pour les scientifiques d’opérer une phase de démonstration pour tester les manoeuvres de l’étage supérieur en orbite.
Au sein de l’ESA, le temps est à la célébration comme le confie Josef Aschbacher, directeur général :
“Nous sommes soulagés, c’est un moment historique. C’est une étape importante”.
En effet, cette mission est cruciale pour l’ESA puisqu’Ariane 6 doit permettre à l’Europe de retrouver un accès autonome à l’espace. Un accès qu’ils avaient perdu depuis le dernier vol d’Ariane 5 le 5 juillet 2023.
Crédit photo : ESA
De son côté, Ariane 6 est louée pour sa polyvalence qui lui permet d’être mieux adaptée aux nouveaux besoins du marché spatial. Ainsi, malgré le dysfonctionnement rencontré, d’autres vols devraient avoir lieu d’ici la fin de l’année, alors que six lancements sont déjà prévus pour 2025.