Malgré la loi, cette arnaque appelée “spoofing” fait de plus en plus de victimes

En France, des escrocs n’hésitent pas à avoir recours au “spoofing”, une technique consistant à usurper un numéro de téléphone afin de vous extorquer. Malgré l’instauration d’une loi pour limiter cette arnaque, celle-ci sévit de plus en plus.

Peut-être que cela vous est déjà arrivé sans que vous ne soupçonnez quoi que ce soit ! Vous recevez un appel d’un numéro qui vous est inconnu et votre interlocuteur affirme que vous l’avez appelé en premier. De cette confusion naît alors le spoofing, une arnaque qui consiste à usurper votre numéro de téléphone personnel ou professionnel.

Cette technique est à l’origine de plus en plus d’opérations de démarchage, mais aussi d’arnaques. Le phénomène est d’autant plus développé que la lutte contre ces usurpations est particulièrement complexe, et ce malgré l’instauration d’une mesure le 1er octobre dernier.

Pour mettre leur arnaque en place, des escrocs utilisent des logiciels IPBX, qui permettent de modifier le numéro qui s’affiche sur le téléphone. À la base, ils permettent aux professionnels de pouvoir appeler un client en utilisant leur téléphone personnel tout en affichant le numéro du téléphone de l’entreprise.

Un appel inconnuCrédit photo : iStock

Cependant, ces outils servent de plus en plus à tromper les consommateurs, comme le souligne le régulateur des télécoms (Arcep). Côté démarcheurs, ils permettent d’obtenir plus de réponses en évitant d’être immédiatement reconnus comme un numéro professionnel.

Attention au “spoofing” !

Pour les arnaqueurs, ces outils permettent de se faire passer pour un conseiller bancaire en usurpant le numéro de téléphone d’une banque et ainsi extorquer des victimes. Par exemple, en voyant le véritable numéro de sa banque s'afficher sur son smartphone, la victime décroche et ignore qu'elle n'est pas en train d'échanger avec son conseiller bancaire, mais avec un arnaqueur qui cherche à la convaincre de réaliser des opérations sur son compte pour lui virer de l'argent.

À ce titre, le « spoofing » a été à l’origine d’un préjudice estimé à 380 millions d’euros en 2023, selon l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement.Le 1er octobre 2024, une nouvelle mesure s'ajoute à la loi Naegelen afin de mettre un coup d’arrêt à ces usurpateurs. Elle impose notamment aux opérateurs d’authentifier tous les numéros professionnels, afin de garantir l’authenticité du numéro affiché lors de l’appel.

Une femme suspicieuse sur son téléphoneCrédit photo : iStock

Le problème, c’est que le système ne fonctionne pas véritablement sur mobile et pour les réseaux d’entreprise. La loi ne concerne également pas les appels venant de l’étranger, ou encore les appels réalisés sur WhatsApp ou Telegram.

Ainsi, se faufilant dans cette faille, les escrocs manoeuvrent en toute impunité pour voler les numéros de téléphones de leurs victimes. Selon l’Arcep, ce délit est puni d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende. Pour se prémunir d’une telle arnaque, il ne faut pas hésiter à signaler les appels suspects sur la plateforme gratuite 17Cyber, lancée en décembre 2024.


VOIR TOUS LES COMMENTAIRES

author-avatar

Au sujet de l'auteur :

Journaliste