Ce sexagénaire reconnaît une photo de sa jambe amputée sur un paquet de cigarettes, alors qu'il n'a jamais donné son accord

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Un homme affirme qu'une photo de sa jambe amputée a été utilisée pour être affichée sur des paquets de cigarettes, sans son consentement. Récit d'une histoire incroyable qui interpelle !

Les fumeurs le savent mieux que quiconque, les photos imprimées sur les paquets de cigarettes pour prévenir des dangers du tabac peuvent, parfois, heurter les sensibilités.

Alors imaginez le double choc qu’a dû ressentir ce sexagénaire en découvrant, sur l’un d’eux, l’image insoutenable d’un corps meurtri qui n’était autre que le… sien.

Sur le cliché en question, on distingue deux jambes dont l’une a été amputée, ne laissant apparaître qu’un moignon et une excroissance. Le tout accompagné de la mention « fumer bouche vos artères ».

Et l’homme qui s’est reconnu en est convaincu, il s’agit bien d’une photographie du bas de son corps, prise l’année dernière lors d’une consultation médicale.

Mais ce n’est pas tout ! L’individu, originaire d’Albanie mais installé depuis quelques années à Metz (Moselle), prétend également que l’amputation qu’il a subie n’aurait strictement rien à voir avec le tabagisme.

Selon lui, celle-ci résulterait en effet d’une agression violente, dont il a été victime dans son pays d’origine en 1997.

« Mon client se sent trahi, atteint dans sa dignité » 

C’est lors d’un déplacement au Luxembourg voisin que l’un de se ses fils a découvert la photo avec stupéfaction, en achetant un pot de tabac à rouler.

Connaissant évidement les séquelles conservées par son père suite à son intervention chirurgicale, il le reconnaît immédiatement et lui montre alors le cliché. Sans surprise, son père lui confirme bien qu’il s’agit de lui.

L’affaire aurait pu s’arrêter là sauf que l’homme n’a jamais donné son accord pour que cette photo soit utilisée à des fins préventives sur des paquets de cigarettes.

Mais comment diable a-t-elle pu se retrouver sur des paquets commercialisés dans toute l’Europe ?

Tout commence six semaines avant que l‘image n’apparaisse sur le marché. À l’époque, notre homme se rend au centre orthopédique de l’hôpital Legouest à Metz dans l’espoir d’être appareillé. En vain !

Sans nouvelle de l’établissement, il abandonne vide cette idée. Seulement voilà, au cours de la consultation, des photos de son moignon ont été prises sur place et celles-ci auraient atterri dans « une base de données prétendument libre de droit ».

Une aberration aux yeux de l’un de ses enfants. L'un d'eux a d'ailleurs récemment confié au Républicain Lorrain que son père n’avait « plus confiance dans le corps médical » depuis la découverte des paquets, car il avait vécu cet épisode douloureux « comme une trahison ».

« Mon client se sent trahi, atteint dans sa dignité, voir son handicap sur les paquets de cigarettes dans les bureaux de tabac, il faut reconnaître que ce n’est pas très agréable », a surenchéri son avocat, Maître Antoine Fittante, dans une interview accordée à nos confrères de France Bleu Moselle.

« Nous n’aurons aucun mal à prouver qu’il s’agit bien de mon client », a rajouté l’intéressé qui a écrit un courrier à l’hôpital afin de savoir comment les photos ont pu être utilisées sans le consentement du plaignant.

En charge de la diffusion de ces images chocs destinées à orner les paquets de cigarettes vendus dans l’UE, la Commission européenne a également été contactée. Cette dernière affirme que seules 42 photos sont utilisées dans ce cas précis et que la base de données n’a pas été modifiée depuis 2014. Que s'est-il donc passé ?

Affaire à suivre !

Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.