Oui, on peut avoir un orgasme... en mangeant

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« Olala, ce pudding au chocolat était carrément OR-GAS-MIQUE, les gens ». Vous lancez un regard perplexe à votre copain, tout en roulant des yeux. « Non mais ça veut dire quoi, ça ? Il en fait pas un peu trop, Jean-Alphonse, quand même, avec son prétendu orgasme culinaire ? Et puis quoi encore ? » Ne prenez pas cet air gêné : votre ami a tout simplement eu… un orgasme culinaire ! Explications.
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Avez-vous déjà vécu ce moment divin, mêlant plaisir intense et volupté, face à cette délicieuse part de pizza ? Lors de la dégustation, le monde s’est peut-être arrêté net : une explosion de saveurs vous a mis les larmes aux yeux et des frissons vous ont parcouru le dos. Dans un tel contexte, ces sensations uniques peuvent être quelque peu surprenantes. Pourtant, c’est tout à fait normal et naturel : vous avez vécu un orgasme culinaire. Rien que ça. Et c’est déjà quelque chose.

D’après la sexologue clinicienne et écrivaine Magali Croset-Calisto, l’orgasme culinaire est « une excitation proche de l’extase suite à l’absorption d’un aliment » et qui ressemble de manière troublante au plaisir que l’on peut ressentir pendant un rapport sexuel. Sauf qu’ici, votre partenaire n’est autre qu’une pizza, un fondant au chocolat, un plateau de fromages ou bien une salade de quinoa si vous préférez (non).
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Dans un article publié dans le Huffington Post, la sexologue, également auteure du livre Dolce Vita, L’Italie de tous les plaisirs, évoque son expérience culinaire orgasmique tout en expliquant les mécanismes et les étapes nécessaires afin d’atteindre l’orgasme culinaire tant convoité.

D’après une étude réalisée précédemment par les chercheurs de l’Université Wesleyen, dans le Connecticut, rapportée sur le site Frontiers in psychology la musique provoque elle aussi des sensations de plaisir et de volupté difficilement contrôlables. Des effets que vous pouvez tester par vous-même : il vous suffit d’écouter le Concerto pour piano n°5 de Beethoven pour saisir toutes les émotions qui nous submergent et qui rendent notre cœur infiniment lourd. Chair de poule, frissons dans le dos, picotements, papillons dans le ventre, parfois excitation sexuelle, c’est au tour des glandes lacrymales de faire le boulot, et boom : larmes et plaisir s’entremêlent, vous êtes victime de vos sensations.
À l’instar de Beethoven ou de Britney Spears, un burger au bacon peut lui aussi vous rendre vulnérable, offrant son lot d’émotions et frissons. Ces « orgasmes de peau » se déroulent par étapes, des étapes parfaitement similaires à celles d’un acte sexuel, variables en fonction de votre sensibilité et de la situation dans laquelle vous vous trouvez. Toujours selon Magali Croset-Calisto, trois facteurs doivent être pris en compte : le contexte et le cadre de la dégustation, la disponibilité au plaisir, et le produit en lui-même, ou du moins, la représentation que l’on s’en fait.

La langue, le palais et le gosier sont sollicités lors de cette étape « d’érotisation de la dégustation » qui rend le moment parfaitement unique. Vous ressentez une chaleur vous envahir, des frissons, votre ventre se tord et puis… c’est l’explosion !

Par ailleurs, l’auteure développe son argumentation en précisant qu’il existe plusieurs phases analysables d’un point de vue sexologique de la dégustation d’un plat.
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La première phase est celle de l’excitation : l’idée de manger un magret de canard vous fait frissonner de désir. La seconde phase « du plateau », est celle de l’attente : la tension est à son comble. La phase d’orgasme est le moment crucial, c’est le moment où vous dégustez votre repas. Le goût vous submerge, votre corps et votre esprit ne font qu’un. Enfin, la phase de résolution clôt ce moment exceptionnel : vous ressentez une sensation de bien-être, vous relâchez la tension. Les souvenirs se forment et vous êtes prêt.e à recommencer !

D’un point de vue neurobiologique, l’orgasme culinaire se rapproche également de l’orgasme sexuel. Quand on mange, on libère de la dopamine, des endorphines et ocytocines, hormones du plaisir, de l’attachement… et du lâcher-prise. Le bonheur, en somme.

Alors la prochaine fois que vous apercevez un tiramisu, réfléchissez à deux fois avant de poursuivre votre chemin sans sourciller, parce que vous souhaitez être raisonnable : c’est peut-être le tiramisu de votre vie.


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Source : Huffington Post

Au sujet de l'auteur : Olivia Kulej

Journaliste